air du mitant des camps
" Mitant des Camps, Louis, Mitant des Camps ne périra pas ! "L'Air du Mitant des Camps
Le " Mitant des Camps " est un des plus anciens quartiers de La Louvière. En 1924, c'est encore un hameau constitué exclusivement de petites maisons ouvrières agencées le long de la rue principale. De tout temps, il fut pourtant le cadre d'une vie associative riche, qui s'est concrétisée par une participation très large au folklore du Laetare. (F.L.)
Au sujet des origines de cet air de Gilles, deux hypothèses ont été avancées. Elles sont présentées par ordre chronologique.
Le Pont de l'Olive, dans le quartier de Bouvy. Un croisement entre les Gilles de Bouvy et ceux du Mitant des Camps à cet endroit, en 1885, a marqué la mémoire collective des deux sociétés. L'Air du Mitant des Camps y trouve son origine. (F.L.)
En 1885, les Gilles de Bouvy participèrent au Dimanche Matin du Laetare pour la première fois. La rivalité était très forte avec les Gilles du Mitant des Camps, qui provenaient d'un quartier différent. Sur le pont qui reliait alors le Centre-ville à Bouvy, il semble que les deux sociétés se soient retrouvées face à face et se soient défiées dans un combat, du reste bien pacifique, opposant leurs orchestres respectifs. C'était à la société qui aurait la musique la plus performante et la plus endurante. Après un long moment, les Gilles du Mitant des Camps sortirent vainqueurs, d'où l'air de Gilles précité.
Une autre version existe. Même si elle est historiquement postérieure à celle mentionnée ci-dessus, son intérêt est certain. Elle ne diminue en rien le crédit de la première hypothèse, car leur cohabitation est du reste tout à fait plausible.
La Louvière eut à subir de nombreux bombardements durant la guerre 1940-1945. Le quartier du Mitant des Camps, de même que la rue Hamoir ici photographiée, était un des plus exposés vu sa proximité de l'objectif visé: la gare de formation d'Haine-Saint-Pierre. Au sein des abris, les réfugiés se réconfortaient en fredonnant des paroles encourageantes : " Mitant des Camps ne périra pas ! ".
Pendant la guerre 1940-1945, plusieurs abris furent construits dans les terrils du quartier du Mitant des Camps. Du côté de la rue de l'Olive, l'un a été édifié par Arsène Baras, Augustin Baras et Arsène Baras, parrain du premier. Du côté de la rue du Mitant des Camps, en face de l'actuel " Grand Tor ", un autre avait été construit par Clément Depreter et Emile Piette. Pour étançonner ces abris, les charbonnages de Sars Longchamps avaient fourni du bois de mine.
La nuit du 9 au 10 mai 1944, à 3h15, la gare de formation d'Haine-Saint-Pierre fut bombardée par la Royal Air Force et, par la même occasion, le hameau du Mitant des Camps. Les gens de l'endroit, réfugiés dans les abris, étaient apeurés par l'intensité du pilonnage subi. Pour remonter le moral des abrités, et sûrement d'eux-mêmes, Charles et Alexandre Piette se mirent à chanter " Mitant des Camps ne périra pas ", avec l'espoir que le hameau ne soit pas anéanti. En dépit des dégâts et des disparitions subies, il en fut ainsi. (Source: Arsène Baras).
Peu après l'Armistice de mai 1945, vers la fin du mois de juin, furent organisées à La Louvière et à titre exceptionnel, des manifestations carnavalesques qui brillèrent surtout par les dates inhabituelles où elles prirent place, mais aussi par l'entrain et la ferveur bien légitimes qui s'y étaient exprimés. A cette occasion, ce refrain que tant avaient fredonné dans leurs abris au Mitant des Camps fut repris, notamment par la société de Gilles " Les Amis Réunis ", qui en fit très vite un air de Gilles incontournable.
Le support musical actuel est fortement inspiré de l'air de Gilles " Eloi à Charleroi ". Les harmoniques du refrain et du couplet de l'Air du Mitant des Camps sont similaires à celles, respectivement, du couplet et du refrain d' " Eloi à Charleroi ". Si l'air est aujourd'hui inamovible dans sa forme, il n'a pas été possible de trouver des renseignements sur la façon de l'interpréter, antérieurement à 1945. Cependant, l'Air du Mitant des Camps est depuis cette époque entré dans la tradition.
Notons enfin que c'est par lui que se clôturent le Cortège du Lundi et le Rondeau traditionnel du dimanche matin, même s'il n'est bien entendu pas exclusivement joué qu'à ces deux instants.
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